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Vers un marché baissier en 2022 – 2023

by Anthony Meriaux   ·  22 octobre 2022   ·  

Vers un marché baissier en 2022 – 2023

by Anthony Meriaux   ·  22 octobre 2022   ·  

Vous avez envie d’investir sur le marché boursier ?

Vous avez envie d’investir votre épargne dans des actions sur le marché boursier pour éviter que l’inflation actuelle ne la consume ?

Excellente idée !

Cependant, avant d’investir, il faudra tenir compte de la tendance des marchés boursiers pour la période 2022 – 2023. Certains analystes semblent optimistes quant aux tendances futures des marchés financiers. Mais que disent les indicateurs macroéconomiques ?

Le monde avance-t-il vers un marché haussier ou vers un marché baissier en 2022 – 2023 ?

Réponses.

Des signes d’un marché haussier en 2022 – 2023 ?

Beaucoup d’analystes se sont récemment prononcés sur l’état probable du marché boursier en 2023 depuis le début de l’été de cette année. En effet, le mois de juillet s’est montré très favorable pour les entreprises dans un contexte baissier. Le marché financier français a connu une progression de près de 8% aussi bien que les petites, les moyennes et les grandes entreprises.

Malheureusement, le discours des banques centrales au cours du mois de septembre dernier a de nouveau renversé la tendance. En effet, le discours n’avait pratiquement apporté aucune bonne nouvelle sur le plan macroéconomique ou géopolitique. Les marchés étaient sonnés, et les entreprises, résignées.

S’il y a des signes d’un bull market, c’est dans la performance de certains secteurs qu’il faut les rechercher. Il s’agit par exemple des secteurs tels que les logiciels, les soins de santé, les semi-conducteurs et la biotechnologie. Toutefois, pour ce qui est des matières premières et des autres valeurs cycliques, le ciel ne semble pas s’éclaircir. Dans la suite, nous allons explorer quelques éléments qui pourraient favoriser un bear market en 2022 – 2023.

La guerre russo-ukrainienne

En janvier, alors que les grands économistes du monde se montraient plus optimistes croyant que l’étau qui resserrait l’économie mondiale était enfin tombé, la première moitié de l’année nous a surpris de la plus belle manière.

La première moitié de l’année 2022 n’a pas été la saison la plus clémente. Contrairement aux attentes et aux prévisions optimistes, le monde s’est retrouvé aux prises avec l’inflation la plus élevée depuis 40 ans avec des taux d’intérêt excessifs.

Au lendemain de la pandémie de la COVID 19, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a été la clé fondamentale ayant servi à verrouiller l’économie mondiale, augmentant le prix du pétrole compte tenu des interdictions liées à l’exportation d’énergie russe.

Alors que les membres du G7 menacent de plafonner le pétrole russe, la Russie en réponse menace de rediriger une grosse part de son pétrole vers l’Asie. D’autre part, les difficultés liées à l’approvisionnement des matières premières et des intrants de productions persistent, notamment avec des prix élevés.

Malheureusement, les relations géopolitiques ne donnent pas l’air de s’adoucir et l’offensive de la Russie en Ukraine ne semble pas en être à son dernier épisode.

Récemment encore, soit le jeudi 13 septembre, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell a proféré de sérieuses menaces contre le pays de Vladimir Poutine. Dans son discours, il promettait à la Russie « une réponse si violente que l’armée sera anéantie » au cas où Moscou lancerait la moindre frappe nucléaire contre l’Ukraine, quelle qu’elle soit.

Cette menace, si elle conforte l’Ukraine, ne fera pas un trop grand bien au reste du monde, notamment sur le plan économique, puisque les espoirs d’apaisement ne cessent de s’effriter. En 2023, il ne faudra donc pas s’attendre à une reprise économique de sitôt.

Les prix de l’énergie et des matières premières continuent de poursuivre leur course vers le plafond, alors que de leur côté, les salaires et les épargnes sont de plus en plus vite consumés. Et ce ne sont pas les taux d’intérêt actuels qui vont améliorer la situation.

La hausse des taux d’intérêt de la réserve fédérale américaine

On se rappelle que pendant la pandémie, la réserve fédérale américaine s’était montrée très agressive dans sa réponse pour faire descendre la pression ressentie par les banques, les particuliers et les entreprises. Les taux étaient alors proches de zéro. En quelques mois, l’institution avait racheté plus d’obligations qu’elle n’a rachetées de 2008 à 2019.

Le même phénomène se produira-t-il avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine ?

Ce n’est certainement pas un scénario auquel il faut s’attendre. Bien au contraire, actuellement, il faut s’attendre à une nouvelle hausse des taux.

Depuis le début de cette année déjà, la progression des taux d’intérêt qui soutiennent les économies américaine et mondiale laissaient entrevoir la possibilité d’une récession, tout au moins pour la première moitié de l’année 2023.

Ce qui est sûr, le marché des actions continue à naviguer dans la baisse pour le moment, depuis l’annonce de la réserve fédérale lors du symposium de Jackson Hole. Depuis cette annonce, en effet, l’indice large américain a baissé de 9,2% tandis que l’indice Euro Stoxx a reculé de 8,9%.

La banque centrale européenne et la hausse des taux directeurs

C’est une première depuis au moins deux décennies. Cet été, la BCE a annoncé la hausse de ses taux directeurs de 75 bp, ce qui les porte désormais à 1,25%. Selon l’institution financière, il s’agit d’une mesure nécessaire pour endiguer l’inflation galopante majoritairement importée. Tout porte à croire qu’il y aura de nouvelles hausses avant la fin de cette année.

Actuellement, les salaires restent au même niveau. Il n’y a pas eu d’augmentation, ce qui veut dire que le pouvoir d’achat des populations n’a pas augmenté. Au contraire, il s’amenuise avec les prix élevés. On observe aussi une incapacité évidente des acteurs du privé de tenir sur une longue durée face aux taux élevés.

Par conséquent, ce durcissement des conditions de financement par la BCE laisse anticiper de fortes chances de ralentissement de l’économie pour cette fin d’année, situation qui pourrait bien déborder sur le premier semestre de l’année 2023.

La Chine et sa politique sanitaire radicale Zéro COVID

Si du côté de l’Europe et de la Russie, nous ne recevons pas de nouvelles vraiment réconfortantes, celles qui viennent de l’Asie, notamment sur le plan sanitaire, sont tout aussi inquiétantes. En effet, la Chine n’a toujours pas sonné le glas de sa politique sanitaire radicale « zéro covid » jugée excessive par l’OMS.

Après un troisième été marqué par des cas de COVID et avec l’apparition d’un cinquième variant du virus, le dragon a récemment initié un confinement à Shenzhen. Le confinement était initialement prévu pour s’étendre sur 4 jours. Il a été prolongé de 2 jours supplémentaires et peut toujours être prolongé. Cette mesure s’accompagne notamment d’une filtration rigoureuse et drastique aux frontières avec une possibilité de traçage des déplacements.

Malgré les rappels à l’ordre de l’OMS, la Chine ne démord pas et reste le dernier pays à appliquer cette mesure ultra-restrictive que plusieurs pays ont essayé puis abandonné tour à tour sans se faire prier.

Il faut cependant préciser que le bilan sanitaire du pays légitime bien sa politique, d’autant plus qu’elle n’a enregistré que 5 000 morts lorsque la France n’en dénombrait pas moins de 150 000.

Cependant, si cette politique draconienne freine la propagation de la pandémie, il n’en demeure pas moins vrai qu’elle pénalise lourdement l’économie chinoise. De nombreux acheteurs étrangers ont décidé de s’approvisionner ailleurs dans le but d’anticiper un éventuel dysfonctionnement des chaînes d’approvisionnement chinoises.

D’autre part, le taux de chômage des jeunes et l’économie touristique ont pris un coup sérieux. On anticipe même un recul de son PIB, une situation qui inquiète le monde, car de par sa taille, un recul du PIB de la Chine, qui est une forte probabilité ne fera aucun bien au reste du monde.

Pour certains analystes, la banque centrale du pays devrait penser à une baisse de ses taux directeurs, histoire d’insuffler un nouveau souffle à l’activité. Cependant, il faut tenir compte que les entreprises chinoises sont déjà très endettées en ce moment.

La baisse des taux directeurs dans le but de favoriser les emprunts ne fera qu’empirer leur situation et leur créer des problèmes de trésorerie à long terme. Quand on transfère ces éléments sur le plan macroéconomique, il est difficile de rester clairement optimiste pour l’année 2022 – 2023.

Les grands investisseurs se montrent prudents

En principe, le fait que les investisseurs institutionnels injectent de nouveaux capitaux sur les marchés en achetant de grandes quantités d’actions devraient être le signe d’un marché haussier. Curieusement ce n’est pas le cas.

Actuellement même, les gros investisseurs qui impriment au marché un élan se montrent désormais de plus en plus prudents, une dynamique psychologique qui n’est pas prête de se renverser. A moins, cependant, qu’une bonne nouvelle nous vienne du côté de l’Ukraine, ce qui parait peu évident.

En clair, on s’entend, l’inflation qui a déjà atteint 10% en zone euro sur un an, va encore perdurer. Il y a même des chances qu’on plonge dans la récession.

Comment se manifestera-t-elle ?

Quelle sera son ampleur ?

On ne saurait y répondre avec précision pour le moment.

Par conséquent, si vous avez l’intention d’investir, jouez la carte de la prudence. Privilégiez les expositions stratégiques à moyen terme, parce que les marges des entreprises vont continuer à baisser avec la persistance de l’inflation et le niveau durablement élevé des prix des matières premières.

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